Qui es-tu ?
Je suis Dan de Rosilles, né en 1966, je suis cycliste, musicien, photographe et blogueur. Je vis à Arles, mais j’ai des racines en Ardèche Méridionale où je viens souvent.
Il me parait important de se rencontrer entre cyclistes, de croiser expériences et connaissances, car le cyclisme alternatif s’invente et se réinvente en permanence. J’écris des articles, principalement sur le blog Bike Café et plus ponctuellement dans la presse papier cycliste alternative. J’anime aussi plusieurs clubs Strava proposant des sorties thématiques : Arles Gravel, CALD (Cyclistes arlésiens Longue Distance) et un club de pignon fixe.
J’adore les cartes et tracer des itinéraires, mon bien le plus précieux après mon vélo est mon GPS. Inventer des histoires et des concepts, être créatif et original, à mon avis c’est aussi important dans le cyclisme que dans les disciplines artistiques : ça tire les pratiques vers le haut, séduit de nouveaux adeptes, entretien la motivation et évite la routine. Enfin, pour la convivialité, je suis membre du réseau Warmshowers.org qui est un système d’entraide et d’hébergement de cyclistes.
Quelle est ta pratique, ton terrain de jeu ?
Enfant j’utilisais déjà le vélo pour aller à la pêche ou accompagner ponctuellement mon père dans ses sorties du dimanche, mais j’ai réellement commencé le vélo tardivement, en 2013. Ma culture cycliste c’est la route. Plus tard, le gravel m’a fait découvrir les joies et vicissitudes du tout-terrain. Pilote médiocre, mes qualités sont plutôt l’endurance et le mental. En ce moment, je roule 15-16000 kilomètres par an dont une bonne moitié en pignon fixe (sur route comme en gravel!), douze mois sur douze, principalement dans le sud de la France mais aussi un peu en Espagne et en Italie. J’essaie de sortir plusieurs fois par semaine, en variant les pratiques. J’adore aussi partir plusieurs jours en bikepacking avec Anne, ma compagne.
Plutôt puncheur, j’aime les terrains variés et changeants, je préfère aux grands cols la moyenne montagne, les terrains vallonnés. En gravel, n’étant pas du tout technique, j’essaie de rouler loin des pistes de VTT quand le panneau est rouge ou noir 🙂 Je déteste les gros cailloux et les pentes raides, mais il ne faut pas non plus trop de route, de plat et de monotonie sur mes traces gravel. Tout est question d’équilibre, de rythme.
Comment en es-tu venu à Salamandre ?
Je connais Salamandre depuis plusieurs années, puisque je viens souvent aux Vans, mais je ne me projette pas vraiment dans la pratique du fat bike. Si je suis curieux de tester à l’occasion ce drôle de vélo, pour moi ce n’est pas une priorité. Et j’ai déjà six vélos dans le garage…
En juin 2019, Yann a répondu à l’invitation du « Grand Panorama d’Arles Gravel », un événement que j’organise via mon club Strava, où il est venu avec 2 vélos : une sorte de 29″ tout rigide « spécial DFCI » et une espèce d’hybride de gravel et de fat (la Bomba et la Bombera). J’ai aimé la ligne de ces vélos, leurs courbes, leurs top-tubes bifides. Je lui ai alors proposé de me créer un vélo de gravel sur mesure avec des pneus surdimensionnés.
Pourquoi as-tu fait ce choix ?
Je voulais un vélo confortable pour les chemins caillouteux des Alpilles et des Cévennes, mais avec une position de vélo de route, « à l’attaque », que j’affectionne. L’alchimie était complexe : je voulais être rassuré dans les singletracks un peu techniques, mais aussi pouvoir envoyer sur les parties roulantes. Je voulais charger le vélo pour des raids en bikepacking, mais avoir un vélo relativement léger, réactif et joueur. Je voulais pouvoir rouler longtemps mais tenir de bonnes moyennes…
Yann a réussi cette alchimie, le vélo répond exactement comme j’attendais, la position que j’ai dessus est exactement celle que je recherchais. Le comportement de la direction, différent de ce à quoi je suis accoutumé m’a demandé une dizaine de kilomètres d’acclimatation.
Qu’as-tu choisi comme équipement ?
L’équipement du vélo a été mûrement pesé en étroite collaboration avec Frédéric Paulet de Cévènavélo. Je voulais un vélo rustique et fiable, pour éviter les pannes et pouvoir effectuer moi-même des réglages et des réparations d’urgence lorsque je suis loin de mes bases. Il y a donc un freinage-disque entièrement à câbles, une transmission monoplateau – dix pignons. Le sélecteur est l’astucieuse combinaison d’un levier de route classique et d’une manette de dérailleur VTT désindexable. Un moyeu dynamo alimente une lampe munie d’une prise USB qui me permet également de recharger tous mes appareils sans prise de tête.
Le commentaire de Yann :
Le vélo de Dan est le petit frère de la Bomba et la Bombera, mes premières explorations dans le domaine du gravel. Je cherchais quelque chose de plus vivant que les gravels du commerce que j’avais essayé, de plus tolérant à la rugosité des chemins aussi. Après de multiples mises au point, je suis arrivé avec la Bombera à quelque chose qui ressemblait à ce que je cherchais.
Le vélo de Dan est dans cette lignée, en un peu moins turbulent (mais vous aurez compris que Dan est également moins turbulent que moi). Il a hérité de l’arrière asymétrique de cette dernière : les bases sont décalées de 7,5mm vers la droite (qui correspondent au défaut de centrage des flasques du moyeu arrière). Cela permet d’avoir une roue rayonnée symétriquement, donc plus robuste, et de décaler la ligne de chaîne vers l’extérieur, libérant beaucoup de place pour le pneu.
Ce vélo est aussi le premier sur lequel j’ai intégré pour la première fois les pattes de roue avant et arrière Paragon ainsi qu’un boîtier de pédalier au standard T47. Ce standard m’a permis d’utiliser un boîtier très large et donc de souder les bases plus écartées que sur un boîtier conventionnel.
La combinaison de ces deux astuces me permet de monter des roues grandes et larges (29×2,35) dans des bases courtes : celles de Dan mesurent 410mm mais celles de la Bombera sont à 397mm avec encore un peu de marge. Les bases courtes soulagent le poids sur la roue avant, habituellement très chargée avec un guidon gravel. Cela se traduit par une maniabilité accrue mais également par plus de confort quand le terrain est cassant. Le pilote subit moins les impacts sur la roue.
Ces vélos aux géométries vives sont de vrais jouets à vide, mais ils sont également très tolérants aux chargements type bikepacking à condition de charger prioritairement l’avant du vélo. Cela a un important effet stabilisateur et le comportement du vélo devient très intéressant : tout à la fois maniable et tolérant pour un pilote fatigué. Et quand il ne reste plus de place pour charger l’avant, le vélo est suffisamment stabilisé pour pouvoir commencer à charger l’arrière…
En 2019, Salamandre a repris à sa charge le montage des vélos complets. Ce n’est pas le cas de celui-ci. Dan est venu à Salamandre via Cévènavélo, il était cohérent que son vélo soit assemblé par Fred.