Qui êtes-vous ?
Pépita (Sylvie) l’Auvergnate, j’ai débuté le vélo dans les années 90 par la route et la pratique du cyclotourisme longue distance. Par la suite, le VTT et la route en compétition puis le tandem tout-terrain toujours avec un dossard.
Pépito (Pascal) l’Orléanais, j’ai pratiqué le VTT dès le début des années 90 et la compétition dans la foulée. Ensuite, je me suis aguerri en faisant aussi du cyclocross et de la route.
La rencontre entre Sylvie et Pépito a rapproché aussi les vélos pour ne faire qu’un et se transformer en tandem tout-terrain, une discipline à part entière, exigeante mais au combien gratifiante.
Le terrain de jeu, la pratique?
L’Orléanais n’est pas la plus excitante des régions pour se balader donc autant rouler fort pour s’entraîner ! Le XC est notre tasse de de thé depuis plusieurs années avec la joie de décrocher le maillot bleu blanc rouge en 2011.
Depuis 2006, à tandem, nous découvrons la France ou l’Italie où il fait bon pédaler. Nous participons à diverses compétitions XC ou raids jusqu’à une semaine ainsi qu’à de belles randonnées. Notre préférence va aux parcours exigeants physiquement et techniquement. Le sec et les cailloux ont notre faveur même si nous devons affronter la boue de notre région ainsi que du rituel maléfique des Nationaux VTT Ufolep presque systématiquement embourbés…
Le souhait de découvrir une autre discipline, le raid VTT, était de plus en plus forte. Nous avons donc fait rouler nos tandems en Drôme, Ardèche, Sardaigne, Emilie Romagne, etc… pour découvrir ces magnifiques régions et occuper nos vacances lors de périples de plusieurs jours.
Parlez nous un peu de votre vélo
Notre Salamandre a couvé quelques années avant de naître début 2018 dans une parcelle du paradis Ardéchois. Elle succède à deux tandems déjà sur-mesures, un premier en aluminium et un second en titane pour la conception duquel nous avions eu carte blanche.
Quelques années plus tard, alors que l’envie de s’écarter des XC se faisait sentir, nous avons rencontré Yann et testé son Big Fat tandem, une révélation ! Que ce soit la rencontre avec Yann ou l’essai. Le projet a avorté à cette époque car nous n’avions plus l’assiduité aux entraînements requise pour exploiter les capacités que pouvaient nous offrir ce vélo sur les raids que nous envisagions.
Partie remise, peu de saisons après nous revenions vers Yann pour lui présenter nos envies évoquées quelques lignes auparavant.
De nombreux échanges, un cahier des charges exigeant, des choix minutieusement réfléchis et expliqués par Yann nous ont permis de découvrir un tandem en 27++ tout rigide « pour gabarits de crevettes » (dixit Yann). La « Pépite » était née !
Le baptême s’est déroulé une semaine après sur la magnifique TransBarronnies, ses cailloux, sa distance et son dénivelé. Gros coup de stress de Yann le soir du premier jour de cette prise en main. Et oui, un canular téléphonique avec un ton déplacé en lui disant » Yann, c’est quoi ce vélo que tu nous as fait ?… 🙂 » Nous avions passé une journée inoubliable avec cette Salamandre, joueuse, confortable, maniable, précise, et une motricité de folie. La couleur avait même eu droit à son appellation, bleu viagra…
Nos gênes de compétiteurs ont été émoustillés et nous avons de suite testé la Pépite sur un xc avec un beau parcours qui a révélé une autre facette du potentiel de cette Salamandre. Victoire au scratch tandem à la clef, les visages découvrant notre tandem au départ avaient un peu changé sur le podium…
Pourquoi avez-vous choisi ce format de roues ?
Nos deux premiers tandems étaient en roues de 26 pouces. A l’époque la question ne se posait pas, c’était LE format du VTT. Depuis les formats se sont multipliés.
L’essai du tandem big fat nous a montré le potentiel de l’engin dans les terrains difficiles mais notre pratique n’était alors pas en phase avec ce type de vélo.
Notre idée de départ était de partir sur du 29+ mais Yann avait peur que les grandes roues soient trop fragiles et nous a suggéré de rester sur du 27,5 sur lequel nous pourrions, en outre, monter des pneus allant de 2,5 à 3.8 de section. Dont acte..
Sur le Rally Di Romagna, 5 jours de VTT, nous avons vraiment découvert que ce vélo avait été conçu en fonction de nos nombreuses exigences.
La Pépite a encore évolué en chaussant du 3’8 » à l’arrière. La Salamandre a gagné en stabilité, confort, facilité.
Plus les circuits sont difficiles et longs, plus ce format est à son aise. Dopage technologique ???
Le vélo peut encore changer de registre en chaussant une paire de 29 » et cette compatibilité permet par exemple de retrouver les circuits XC gras ou trop roulant.
Pourquoi avez-vous choisi cette transmission ?
Le tandem sur lequel nous avons débuté en 2006 était déjà équipé d’une transmission Rohloff. Ce choix du moyeu Rohloff s’est fait pour fiabiliser ce maillon faible de la mécanique d’un tandem. Ce fut un bon investissement car ce moyeu 14 ans plus tard, tourne encore sous les contraintes de deux mâles heureux satisfaits…Depuis nous n’en démordons pas.
Le Rohloff et sa ligne de chaîne unique permet en outre d’utiliser des pédaliers classiques de vélo solo. Dans notre cas des pédaliers Hope dotés de plateaux spécifiquement développés pour Salamandre par DN-UP. Nous avons même apporté notre petite touche en insistant auprès de Yann et de DN-UP pour réaliser des plateaux de liaison qui tournent vraiment rond !
Le commentaire de Yann :
Que de cheveux blancs (ou perdus) sur la Pépite ! Pepito sait ce qu’il veut. Et il veut tout !!! Par rapport à leur précédent vélo, il fallait que celui-ci soit plus maniable et plus stable, plus spacieux et avec des roues plus grandes mais plus court (pour rentrer dans le camping car)… Bref, j’ai du argumenter pour faire passer mes idées, parfois au chantage (avec des compétiteurs c’est facile : « vous voulez un vélo performant ou qui rentre dans le camping car ? »).
Mais surtout j’ai bien flippé. J’avais déjà fait des tandems, je le pratique moi même, mais en loisirs, avec mes propres références. J’avais de bons retour de Pascal et Sylvie ou de Vincent et Virginie (un autre couple de furieux, ils se connaissent bien d’ailleurs) quant au comportement et à la géométrie de mon big fat. Mais quand même, autant sur un vélo solo je sais très vite cibler sur quoi jouer pour obtenir un certain comportement, autant sur un tandem aussi pointu, je marchais sur des œufs.
Alors quand la Pépite est partie, je n’en menais pas large, pas plus qu’au moment où j’ai vu s’afficher « Pascal P » sur mon téléphone une semaine plus tard (espèce de …). Le retour super positif n’en a été que plus puissant et a surtout bien boosté ma confiance en moi sur la question du tandem tout-terrain un peu pointu.
Merci les Pepit’s et continuez à vous éclater et à montrer que le fat, sorti des idées reçues, est un super vélo, même, et peut être surtout, quand on est deux dessus !